Cadre, elle retourne à l’école en Master MAE Management double compétence à l'IAE Nantes et reprend une entreprise de plomberie !

À 40 ans, Béatrice Wattiau a troqué son tailleur pour un bleu de travail. De responsable grands comptes dans l’informatique elle est devenue gérante d’une petite société de plomberie. Un changement radical de vie professionnelle rendu possible grâce à un retour à l’école où elle a décroché un master en management à l’IAE Nantes, puis un CAP.  Portrait.

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Après un master à l’IAE Nantes, Béatrice Wattiau a repris une entreprise de plomberie chauffagiste, en Loire-Atlantique.

« Si je n’avais pas fait cette formation, je n’aurais pas repris d’entreprise, je serais redevenue salariée. Tout est parti de mon retour sur les bancs de l’école pour gagner en compétences. » En 2010, après trois ans d’études, Béatrice Wattiau reprend une entreprise de plomberie chauffagiste, à Indre (Loire-Atlantique). L’entrepreneure a débuté sa carrière comme assistante après un BTS en commerce international, avant d’entrer comme commerciale chez Siemens à Paris et de gravir les échelons jusqu’à devenir responsable grands comptes. Quelques années plus tard et une mutation à Nantes, « on s’est séparés de manière confortable », dit-elle poliment. À l’aube de la quarantaine, la mère de deux jeunes enfants se retrouve alors au chômage. Un mal pour un bien. « Il y a peu de postes en région comme celui que j’occupais et ils sont très prisés. Pour changer de secteur, il me fallait plus qu’un Bac +2 mais je ne savais pas ce que je voulais faire », se souvient-elle.

« Reprendre ses études à 40 ans, c’était génial »

Elle décide donc de reprendre des études en commerce et intègre le DU études supérieures en management des organisations, aujourd’hui M1 management double compétence, à l’IAE Nantes dans le cadre de la formation continue qu’elle effectue en un an. Avec comme sujet de mémoire, la reprise d’entreprise. « Je m’étais aussi inscrite à la  Formation Compagnonnique des Métiers du Bâtiment pour passer mon Titre d’Installateur Thermique et Sanitaire car j’avais une faiblesse technique », reconnait-elle. Mais son 17/20 à son mémoire lui ouvre les portes du M2 Management et administration des entreprises (MAE), option Projet d’Innovation et Entrepreneuriat (PIE).

Une double formation

« Reprendre ses études à 40 ans, c’était génial », avoue l’ex-cadre. En Master, elle se retrouve dans un petit groupe d’auditeurs « de tous âges, surtout des personnes en double formation, des ingénieurs avec une formation technique de base qui montent en responsabilité et ont besoin de notions de RH, gestion… »

Si le Master lui apprend « à lire un bilan et à voir si une entreprise est rentable, les coûts associés, à faire mon business plan »… elle ne se sent pas pour autant prête pour approcher les cédants. Cette légitimité, elle l’obtiendra « quand j’ai commencé à mettre mes mains dans le cambouis », et en décrochant l’année suivante son titre professionnel d’installateur thermique et sanitaire. Même si de son propre aveu, « ça a été plus difficile qu’en Master. J’ai connu des grands moments de solitude devant mes fiches techniques à l’atelier. En plus, j’étais la seule femme et la plus âgée, mais on m’a aidée et respectée ».

Propos recueillis par Caroline Scribe, journaliste-rédactrice 

Optimisation des processus

Aujourd’hui, son réel savoir-faire n’est pas sur le terrain mais dans la gestion : « Si je m’en sors avec peu de salariés, c’est parce que j’optimise tous mes process de commande grâce à mes acquis de la formation à l’IAE Nantes et à mon expérience professionnelle acquise dans le secteur informatique. Les thématiques RSE, numérique, reprise d’entreprise que j’avais mises en avant dans mon mémoire sont primordiales aujourd’hui dans l’artisanat. Beaucoup d’entreprises artisanales sont à reprendre, il faut aider les artisans à se préparer également en mettant en avant le numérique, la RSE dans l’entreprise », conclut Béatrice Wattiau, qui est également élue à la Chambre des Métiers et de l’Artisanat des Pays de la Loire. Aujourd’hui âgée de 53 ans, elle s’est fixé comme objectif de « structurer son entreprise en aménageant ses locaux afin de  déléguer la partie administrative et d’organiser sa transmission ».