JOCELYN BOIZIAU, promotion 2012, un parcours très atypique !
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Jocelyn Boiziau, j’ai 26 ans, j’ai obtenu mon BAC ES en 2008. J’ai toujours eu pour projet de créer une entreprise depuis que j’ai 15-16 ans. J’ai toujours été attiré par çà.
Pouvez-vous nous présenter votre parcours universitaire ?
Mon objectif était d’aller vers une formation assez générale. GEA était ce qui correspondait le mieux à mes attentes car cette formation apportait une vision transversale d’une entreprise. J’ai poursuivi ensuite en licence 3 MSG à l’IAE Nantes, toujours dans cette optique d’acquérir un maximum de connaissances dans les divers domaines de l’entreprise car lorsqu’on est amené à l’entrepreneuriat par la suite, il faut être polyvalent.
Je suis parti en ERASMUS à « HEC Liège », j’ai pu choisir mes cours très accès marketing et l’intelligence stratégie, c’est également l’intitulé de mon master. L’objectif était vraiment d’avoir les connaissances en marketing pour pouvoir après développer l’image de l’entreprise, c’est ce qui peut faire défaut aujourd’hui, surtout quand on est une jeune entreprise.
Racontez-nous votre parcours professionnel après vos études ?
A la fin de mon stage de master, j’ai intégré une agence de communication basé en Belgique, pour développer toute la partie commerciale en France, ex nihilo puisqu’il y avait encore rien de déployer. J’avais touché au marketing dans mes différents stages et là je voulais plus développer l’aspect commercial pour mieux me former. Aujourd’hui, il faut savoir se vendre, et quand on est entrepreneur il faut savoir vendre son entreprise.
Cette agence qui s’appelait Stratégie, était positionnée dans le domaine des objets de communication. Elle se développait aussi à l’international, avec une équipe en Chine. La partie import/export était aussi très intéressante pour moi.
Plus concrètement, j’étais Sales Development Manager et ma mission consistait à développer un portefeuille de clients. Je suis parti de rien, et je devais prospecter des clients en B to B. C’est aussi un challenge de créer, c’est ce qui m’a plu dans cette expérience-là. C’était à moi de développer ma stratégie commerciale, et principalement autour des gros comptes. C’était en 2013, une année compliquée, il fallait donc aller voir des clients qui avaient encore des gros budgets de communication, Royal Canin, Yves Rocher etc… des gros annonceurs qui utilisaient des objets de communication. C’était une grosse partie de mon travail dans cette agence.
Après j’ai voulu me diversifier, je suis descendu à Lille. J’ai voulu explorer d’autres styles d’entreprises, dans le digital, dans la commercialisation de sites internet… j’ai toujours voulu voir d’autres styles de management, de gouvernance d’entreprises et voir différents circuits de commercialisation également. Par exemple dans la commercialisation des sites internet, c’était aussi en B to B mais plutôt PME. J’ai eu une très courte expérience de responsable commercial export Royaume-Uni / Irlande dans le domaine des parfums d’ambiance. Ça n’a pas duré très longtemps parce que je n’avais pas la même vision de la stratégie commerciale mais j’ai quand même appris, comme par exemple devoir s’adapter à la culture locale.
Pour vous, l’esprit et les valeurs de l’entreprise sont importants pour se sentir bien dans une entreprise ?
Oui, pour moi, l’éthique de l’entreprise est quelque chose qui me tient à cœur. Je me suis fixé des limites dès le départ avant de commencer le travail en précisant çà j’accepte de le faire et çà je n’accepte pas de le faire. J’ai toujours été dans une optique gagnant/gagnant quand on fait du business. C’est une de mes valeurs, mais pour moi c’est que comme ça que l’on peut avancer à long terme. Sinon on est sur du « one shot » et ce n’est pas ce qui m’intéresse.
J’ai aussi fait de la banque, un domaine complètement différent et une expérience très différente aussi, je voulais essayer le B to C et être en relation avec le particulier. J’ai voulu ratisser large pour connaitre tout type de métiers de commercial.
Vous faisiez quoi exactement dans la banque ? Et qu’est-ce que cette expérience vous a apporté ?
J’étais conseillé en banque pour une durée de 6 mois. J’ai fait une formation en interne. Là encore, j’ai vu que ce n’était pas du tout le type de structure que je recherchais notamment parce que c’était une grosse banque et il n’y avait pas de flexibilité. Surtout que la banque c’est assez particulier, l’esprit est différent car on touche à l’argent. Ce n’est pas là-dedans que je me suis senti bien, parce qu’on ne laissait pas forcément la place à l’entreprenariat ni à la prise d’initiatives.
Comment l’insertion des jeunes diplômés se fait dans les entreprises ? Est-ce qu’on leur donne facilement des responsabilités ou est-ce qu’il y a un accompagnement ?
Tout dépend de la structure de l’entreprise et de son modèle de management. Je pense aussi que tout dépend de la relation qu’on a avec son manager et de la vision de l’entrepreneur ou de l’entreprise qui vient vous embaucher. Dans l’agence de communication, ils m’ont fait tout de suite confiance du fait que j’avais fait mon stage. J’étais manager dès le début. C’était vraiment un gros challenge et j’ai pris beaucoup de plaisir à le faire. Après j’ai été dans des entreprises où j’ai été beaucoup plus suivi, parce qu’il y avait des propriétés techniques du produit, typiquement la banque, c’est très réglementé et très contrôlé. Il y avait un suivi plus important.
Est-ce que les postes que vous avez occupé, vous les avez eu grâce à votre réseau ou sur candidature ?
Sur les 4 postes que j’ai occupés, il y a un sur lequel j’ai postulé sinon le reste c’était grâce au réseau, c’est du LinkedIn, on est venu me chercher, ou bien je connaissais quelqu’un qui connaissait quelqu’un… On discute en soirée, dans des évènements, ce sont dans ces moments-là que j’ai eu des opportunités professionnelles. C’est vraiment avec le réseau et j’espère que ça va continuer.
Vous avez décidé de vous lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat ? Racontez-nous votre histoire…
Je me suis inscris sur une plateforme pour les entrepreneurs pour pouvoir me lancer dans un projet. Là j’ai été contacté par Frédéric CLABEAU, qui est le fondateur de l’application « SUMWHERE ». Nous avons échangé mais pour tout vous dire, avant même de télécharger l’application, j’ai d’abord voulu connaitre la personne et son point de vue sur la manière de gérer une entreprise et comment il transmettait sa vision des choses.
Depuis début septembre, je suis à 100% sur ce projet et co-directeur avec Frédéric.
L’application est sortie l’été dernier, on développe depuis toute la communication. On a même pris un groupe d’étudiantes de l’IAE Nantes pour travailler sur cet aspect. L’application est sorite mais le business model changeait tous les jours. Il faut s’adapter, à chaque fois qu’on fait une rencontre, on voit de nouvelles choses, on s’adapte, il faut être agile, s’intéresser à tout, il faut être polyvalent, et c’est là que je m’éclate et que je prends beaucoup de plaisir. Ça se met bien en place et c’est très encourageant.
Est-ce que les cours que vous avez eues durant votre formation universitaire (gestion de projet par exemple) vous ont aidé dans le développement de ce projet ?
Oui, mais aussi les cours en contrôle de gestion, de finance, du droit pour les statuts etc… le fait d’avoir touché à tout, on entre dans l’entrepreneuriat sans forcément tout maitriser mais on sait où aller chercher l’information et avoir la méthodologie pour savoir s’adapter.
Ma formation généraliste m’a permis de prendre conscience de chaque fonction de l’entreprise, ce qui n’est pas toujours possible quand on se spécialise très vite. Quand on a touché un peu à tout, on a conscience de l’importance de chaque fonction, le développement marketing va impacter sur l’aspect financier et sur la législation, potentiellement sur les ressources humaines également… On sait prendre en compte tous ces paramètres.
Qu’est-ce que SUMWHERE ?
Sumwhere est une application qui se veut une alternative aux solutions de recommandations actuelles. Internet c’est très vaste, on trouve énormément de choses, et pas forcément des bonnes choses. Mon associé est parti d’un constat : lorsqu’il a préparé son tour du monde, il a parcouru ce qui se disait sur des établissements, il a planifié son parcours en fonction des avis, et il s’est rendu compte qu’il y avait énormément de tri à faire, c’est très rébarbatif d’aller voir tous les avis, qui n’étaient pas forcément à son goût et il s’est rendu compte que sur des sites comme tripadvisor 45% des avis sont biaisés. On ne peut donc pas faire confiance à tout ce qu’on voit sur internet.
C’est ce qui nous a fait réagir et on voudrait proposer une alternative, être une solution de recommandation et de confiance. Le but ici est de pouvoir mettre un profil personnalisé et faire évoluer son profil car on a conscience que le comportement du consommateur est très compliqué. En effet, on ne va pas avoir les mêmes envies quand on va être en famille ou avec ses amis, ou en fonction du moment de la journée. On ne cherche pas la même chose quand on sort et quand on va consommer.
Le but est de pourvoir changer son profil en fonction de son humeur, et de pouvoir faire des recherches, de pleins d’activité (bar, restaurant, hôtel, commerce, musées, site d’intérêts). En fonction de la personnalisation de son profil, les recommandations qu’on va lui faire, vont être lié à ce profil. C’est-à-dire qu’on va proposer à l’utilisateur les activités que les personnes qui ont eu le même profil que lui.
Mais pour les lieux, le but est d’authentifier les notes, par un système de géolocalisation pour pouvoir noter sur l’application, pour faire en sorte qu’il n’y ait pas d’avis malveillant. Quand une entreprise se créée, il y a toujours des concurrents qui viennent mettre des faux avis, une mauvaise e-réputation, ça va très vite, et pour s’en décharger sur internet, c’est très coûteux, voire même impossible… Le but c’est également de pouvoir protéger le gérant contre les mauvais avis. L’idée n’est pas d’attirer l’utilisateur en fonction du budget marketing du client mais en fonction de ses envies et de son humeur du moment et de trouver l’activité qui est faite pour lui.
A l’heure actuelle, SUMWHERE est composé de combien de personnes et où est basé l’équipe ?
On est 5 dans l’équipe, 2 cofondateurs, 1 développeur, 1 marqueteur et moi sur le projet. Pour le coup il faut vraiment être polyvalent, on doit tout faire même ce qu’on n’aime pas faire. On aurait bien pu se partager les tâches mais ce n’était pas notre conception, le but était plutôt d’avancer sur des idées ou des divergences, d’aboutir à des compromis, et c’est là aussi qu’on prend les meilleures décisions. On est dans le secteur du digital, qui est en pleine révolution, il faut être très créatif pour bien se démarquer car il y a énormément de concurrence. On propose des idées, on réagit, c’est comme ça qu’il y a une émulation et une synergie, c’est comme ça qu’on avance. Notre processus créatif est beaucoup basé là-dessus. Sur les 5, il y a 3 à Paris, Frédéric est sur Angers et moi sur Nantes. Pour le moment SUMWHERE n’a pas de locaux. On essaie de voir un espace de coworking sur Angers.
Pourquoi recherchez-vous plutôt un espace de coworking ?
Quand on est dans un espace de coworking, il y a beaucoup plus d’échanges, le réseautage est beaucoup plus important, c’est ça aussi qui nous fait avancer énormément, et beaucoup plus vite aujourd’hui, c’est le fait de connaître tel ou tel personne. On se rend compte aujourd’hui que lorsqu’on donne un coup de main, derrière on a un retour peut être pas tout de suite mais ça vient plus tard, et c’est vraiment notre vision, c’est garder l’humain au centre de notre philosophie. On en a parlé tout à l’heure de la notion d’éthique et de gagnant-gagnant dans le business.
Aujourd’hui avec l’information qui circule très rapidement, on ne peut pas se permettre d’avoir une inertie au sein de la société, tous les jours, il faut s’adapter, on voit de nouvelles choses qui se créées et si on ne s’adapte pas, on est très vite dépassé et on meurt. On fait beaucoup de veille, pour voir tout ce qui sort sur le web, pour être les premiers à voir ce qui se passe, pour se réadapter, et c’est là aussi qu’on saisit des opportunités. On va voir comment ça fonctionne, on essaie de discuter au maximum avec des entrepreneurs aussi qui ont beaucoup d’idées, même si ce n’est pas forcément dans le même secteur, mais parfois il y a des choses qui se recoupent, des bonnes pratiques à aller chercher.
Qu’attendez-vous de l’équipe d’étudiantes qui travaillent sur votre projet ?
On a missionné les étudiantes sur du Hacking, de la communication, du community management pour développer l’attraction sur l’application, donc pour avoir plus de nouveaux utilisateurs. Elles ont l’air très motivé et on leur fait confiance. Surtout que les jeunes aujourd’hui sont tous sur les réseaux sociaux, je ne suis pas beaucoup plus vieux qu’elles, mais d’une année sur l’autre les utilisations ne sont pas les mêmes. C’est tellement vaste, et quel que soit l’âge on n’a pas les mêmes appétences sur l’utilisation des RS. Il y a aussi beaucoup de choses à apprendre des plus jeunes.
Nous avons passé un message clair aux étudiantes, en leur expliquant qu’on avait besoin d’elles pour nous donner un coup de main. Ce qu’on cherche chez les étudiantes, ce sont des idées, c’est qu’elles participent aussi au processus créatifs de l’entreprise, d’apporter leur pierre à l’édifice. Nous avons envie aussi de leur transmettre des connaissances tout au long de l’aventure en intégrant notre philosophie et nos valeurs. Ce n’est pas seulement prendre des stagiaires gratuitement mais c’est aussi un partage dans les deux sens.
Propos recueillis lors de la journée des métiers de la gestion et du management de l’IAE Nantes.
En savoir un peu plus sur SUMWHERE, retrouvez-les lors de l’émission de radio SUN Business, qui donne la parole aux entrepreneurs de la région.
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JOCELYN BOIZIAU, promotion 2012, un parcours très atypique !
2017-02-07 11:23:08
www.iaenantes-alumni.fr
https://www.iaenantes-alumni.fr/medias/image/17521860026230b31008c19.png
2017-02-08 11:23:08
2017-02-07 11:02:19
Jocelyn BOIZIAU
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Jocelyn Boiziau, j’ai 26 ans, j’ai obtenu mon BAC ES en 2008. J’ai toujours eu pour projet de créer une entreprise depuis que j’ai 15-16 ans. J’ai toujours été attiré par çà.
Pouvez-vous nous présenter votre parcours universitaire ?
Mon objectif était d’aller vers une formation assez générale. GEA était ce qui correspondait le mieux à mes attentes car cette formation apportait une vision transversale d’une entreprise. J’ai poursuivi ensuite en licence 3 MSG à l’IAE Nantes, toujours dans cette optique d’acquérir un maximum de connaissances dans les divers domaines de l’entreprise car lorsqu’on est amené à l’entrepreneuriat par la suite, il faut être polyvalent.
Je suis parti en ERASMUS à « HEC Liège », j’ai pu choisir mes cours très accès marketing et l’intelligence stratégie, c’est également l’intitulé de mon master. L’objectif était vraiment d’avoir les connaissances en marketing pour pouvoir après développer l’image de l’entreprise, c’est ce qui peut faire défaut aujourd’hui, surtout quand on est une jeune entreprise.
Racontez-nous votre parcours professionnel après vos études ?
A la fin de mon stage de master, j’ai intégré une agence de communication basé en Belgique, pour développer toute la partie commerciale en France, ex nihilo puisqu’il y avait encore rien de déployer. J’avais touché au marketing dans mes différents stages et là je voulais plus développer l’aspect commercial pour mieux me former. Aujourd’hui, il faut savoir se vendre, et quand on est entrepreneur il faut savoir vendre son entreprise.
Cette agence qui s’appelait Stratégie, était positionnée dans le domaine des objets de communication. Elle se développait aussi à l’international, avec une équipe en Chine. La partie import/export était aussi très intéressante pour moi.
Plus concrètement, j’étais Sales Development Manager et ma mission consistait à développer un portefeuille de clients. Je suis parti de rien, et je devais prospecter des clients en B to B. C’est aussi un challenge de créer, c’est ce qui m’a plu dans cette expérience-là. C’était à moi de développer ma stratégie commerciale, et principalement autour des gros comptes. C’était en 2013, une année compliquée, il fallait donc aller voir des clients qui avaient encore des gros budgets de communication, Royal Canin, Yves Rocher etc… des gros annonceurs qui utilisaient des objets de communication. C’était une grosse partie de mon travail dans cette agence.
Après j’ai voulu me diversifier, je suis descendu à Lille. J’ai voulu explorer d’autres styles d’entreprises, dans le digital, dans la commercialisation de sites internet… j’ai toujours voulu voir d’autres styles de management, de gouvernance d’entreprises et voir différents circuits de commercialisation également. Par exemple dans la commercialisation des sites internet, c’était aussi en B to B mais plutôt PME. J’ai eu une très courte expérience de responsable commercial export Royaume-Uni / Irlande dans le domaine des parfums d’ambiance. Ça n’a pas duré très longtemps parce que je n’avais pas la même vision de la stratégie commerciale mais j’ai quand même appris, comme par exemple devoir s’adapter à la culture locale.
Pour vous, l’esprit et les valeurs de l’entreprise sont importants pour se sentir bien dans une entreprise ?
Oui, pour moi, l’éthique de l’entreprise est quelque chose qui me tient à cœur. Je me suis fixé des limites dès le départ avant de commencer le travail en précisant çà j’accepte de le faire et çà je n’accepte pas de le faire. J’ai toujours été dans une optique gagnant/gagnant quand on fait du business. C’est une de mes valeurs, mais pour moi c’est que comme ça que l’on peut avancer à long terme. Sinon on est sur du « one shot » et ce n’est pas ce qui m’intéresse.
J’ai aussi fait de la banque, un domaine complètement différent et une expérience très différente aussi, je voulais essayer le B to C et être en relation avec le particulier. J’ai voulu ratisser large pour connaitre tout type de métiers de commercial.
Vous faisiez quoi exactement dans la banque ? Et qu’est-ce que cette expérience vous a apporté ?
J’étais conseillé en banque pour une durée de 6 mois. J’ai fait une formation en interne. Là encore, j’ai vu que ce n’était pas du tout le type de structure que je recherchais notamment parce que c’était une grosse banque et il n’y avait pas de flexibilité. Surtout que la banque c’est assez particulier, l’esprit est différent car on touche à l’argent. Ce n’est pas là-dedans que je me suis senti bien, parce qu’on ne laissait pas forcément la place à l’entreprenariat ni à la prise d’initiatives.
Comment l’insertion des jeunes diplômés se fait dans les entreprises ? Est-ce qu’on leur donne facilement des responsabilités ou est-ce qu’il y a un accompagnement ?
Tout dépend de la structure de l’entreprise et de son modèle de management. Je pense aussi que tout dépend de la relation qu’on a avec son manager et de la vision de l’entrepreneur ou de l’entreprise qui vient vous embaucher. Dans l’agence de communication, ils m’ont fait tout de suite confiance du fait que j’avais fait mon stage. J’étais manager dès le début. C’était vraiment un gros challenge et j’ai pris beaucoup de plaisir à le faire. Après j’ai été dans des entreprises où j’ai été beaucoup plus suivi, parce qu’il y avait des propriétés techniques du produit, typiquement la banque, c’est très réglementé et très contrôlé. Il y avait un suivi plus important.
Est-ce que les postes que vous avez occupé, vous les avez eu grâce à votre réseau ou sur candidature ?
Sur les 4 postes que j’ai occupés, il y a un sur lequel j’ai postulé sinon le reste c’était grâce au réseau, c’est du LinkedIn, on est venu me chercher, ou bien je connaissais quelqu’un qui connaissait quelqu’un… On discute en soirée, dans des évènements, ce sont dans ces moments-là que j’ai eu des opportunités professionnelles. C’est vraiment avec le réseau et j’espère que ça va continuer.
Vous avez décidé de vous lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat ? Racontez-nous votre histoire…
Je me suis inscris sur une plateforme pour les entrepreneurs pour pouvoir me lancer dans un projet. Là j’ai été contacté par Frédéric CLABEAU, qui est le fondateur de l’application « SUMWHERE ». Nous avons échangé mais pour tout vous dire, avant même de télécharger l’application, j’ai d’abord voulu connaitre la personne et son point de vue sur la manière de gérer une entreprise et comment il transmettait sa vision des choses.
Depuis début septembre, je suis à 100% sur ce projet et co-directeur avec Frédéric.
L’application est sortie l’été dernier, on développe depuis toute la communication. On a même pris un groupe d’étudiantes de l’IAE Nantes pour travailler sur cet aspect. L’application est sorite mais le business model changeait tous les jours. Il faut s’adapter, à chaque fois qu’on fait une rencontre, on voit de nouvelles choses, on s’adapte, il faut être agile, s’intéresser à tout, il faut être polyvalent, et c’est là que je m’éclate et que je prends beaucoup de plaisir. Ça se met bien en place et c’est très encourageant.
Est-ce que les cours que vous avez eues durant votre formation universitaire (gestion de projet par exemple) vous ont aidé dans le développement de ce projet ?
Oui, mais aussi les cours en contrôle de gestion, de finance, du droit pour les statuts etc… le fait d’avoir touché à tout, on entre dans l’entrepreneuriat sans forcément tout maitriser mais on sait où aller chercher l’information et avoir la méthodologie pour savoir s’adapter.
Ma formation généraliste m’a permis de prendre conscience de chaque fonction de l’entreprise, ce qui n’est pas toujours possible quand on se spécialise très vite. Quand on a touché un peu à tout, on a conscience de l’importance de chaque fonction, le développement marketing va impacter sur l’aspect financier et sur la législation, potentiellement sur les ressources humaines également… On sait prendre en compte tous ces paramètres.
Qu’est-ce que SUMWHERE ?
Sumwhere est une application qui se veut une alternative aux solutions de recommandations actuelles. Internet c’est très vaste, on trouve énormément de choses, et pas forcément des bonnes choses. Mon associé est parti d’un constat : lorsqu’il a préparé son tour du monde, il a parcouru ce qui se disait sur des établissements, il a planifié son parcours en fonction des avis, et il s’est rendu compte qu’il y avait énormément de tri à faire, c’est très rébarbatif d’aller voir tous les avis, qui n’étaient pas forcément à son goût et il s’est rendu compte que sur des sites comme tripadvisor 45% des avis sont biaisés. On ne peut donc pas faire confiance à tout ce qu’on voit sur internet.
C’est ce qui nous a fait réagir et on voudrait proposer une alternative, être une solution de recommandation et de confiance. Le but ici est de pouvoir mettre un profil personnalisé et faire évoluer son profil car on a conscience que le comportement du consommateur est très compliqué. En effet, on ne va pas avoir les mêmes envies quand on va être en famille ou avec ses amis, ou en fonction du moment de la journée. On ne cherche pas la même chose quand on sort et quand on va consommer.
Le but est de pourvoir changer son profil en fonction de son humeur, et de pouvoir faire des recherches, de pleins d’activité (bar, restaurant, hôtel, commerce, musées, site d’intérêts). En fonction de la personnalisation de son profil, les recommandations qu’on va lui faire, vont être lié à ce profil. C’est-à-dire qu’on va proposer à l’utilisateur les activités que les personnes qui ont eu le même profil que lui.
Mais pour les lieux, le but est d’authentifier les notes, par un système de géolocalisation pour pouvoir noter sur l’application, pour faire en sorte qu’il n’y ait pas d’avis malveillant. Quand une entreprise se créée, il y a toujours des concurrents qui viennent mettre des faux avis, une mauvaise e-réputation, ça va très vite, et pour s’en décharger sur internet, c’est très coûteux, voire même impossible… Le but c’est également de pouvoir protéger le gérant contre les mauvais avis. L’idée n’est pas d’attirer l’utilisateur en fonction du budget marketing du client mais en fonction de ses envies et de son humeur du moment et de trouver l’activité qui est faite pour lui.
A l’heure actuelle, SUMWHERE est composé de combien de personnes et où est basé l’équipe ?
On est 5 dans l’équipe, 2 cofondateurs, 1 développeur, 1 marqueteur et moi sur le projet. Pour le coup il faut vraiment être polyvalent, on doit tout faire même ce qu’on n’aime pas faire. On aurait bien pu se partager les tâches mais ce n’était pas notre conception, le but était plutôt d’avancer sur des idées ou des divergences, d’aboutir à des compromis, et c’est là aussi qu’on prend les meilleures décisions. On est dans le secteur du digital, qui est en pleine révolution, il faut être très créatif pour bien se démarquer car il y a énormément de concurrence. On propose des idées, on réagit, c’est comme ça qu’il y a une émulation et une synergie, c’est comme ça qu’on avance. Notre processus créatif est beaucoup basé là-dessus. Sur les 5, il y a 3 à Paris, Frédéric est sur Angers et moi sur Nantes. Pour le moment SUMWHERE n’a pas de locaux. On essaie de voir un espace de coworking sur Angers.
Pourquoi recherchez-vous plutôt un espace de coworking ?
Quand on est dans un espace de coworking, il y a beaucoup plus d’échanges, le réseautage est beaucoup plus important, c’est ça aussi qui nous fait avancer énormément, et beaucoup plus vite aujourd’hui, c’est le fait de connaître tel ou tel personne. On se rend compte aujourd’hui que lorsqu’on donne un coup de main, derrière on a un retour peut être pas tout de suite mais ça vient plus tard, et c’est vraiment notre vision, c’est garder l’humain au centre de notre philosophie. On en a parlé tout à l’heure de la notion d’éthique et de gagnant-gagnant dans le business.
Aujourd’hui avec l’information qui circule très rapidement, on ne peut pas se permettre d’avoir une inertie au sein de la société, tous les jours, il faut s’adapter, on voit de nouvelles choses qui se créées et si on ne s’adapte pas, on est très vite dépassé et on meurt. On fait beaucoup de veille, pour voir tout ce qui sort sur le web, pour être les premiers à voir ce qui se passe, pour se réadapter, et c’est là aussi qu’on saisit des opportunités. On va voir comment ça fonctionne, on essaie de discuter au maximum avec des entrepreneurs aussi qui ont beaucoup d’idées, même si ce n’est pas forcément dans le même secteur, mais parfois il y a des choses qui se recoupent, des bonnes pratiques à aller chercher.
Qu’attendez-vous de l’équipe d’étudiantes qui travaillent sur votre projet ?
On a missionné les étudiantes sur du Hacking, de la communication, du community management pour développer l’attraction sur l’application, donc pour avoir plus de nouveaux utilisateurs. Elles ont l’air très motivé et on leur fait confiance. Surtout que les jeunes aujourd’hui sont tous sur les réseaux sociaux, je ne suis pas beaucoup plus vieux qu’elles, mais d’une année sur l’autre les utilisations ne sont pas les mêmes. C’est tellement vaste, et quel que soit l’âge on n’a pas les mêmes appétences sur l’utilisation des RS. Il y a aussi beaucoup de choses à apprendre des plus jeunes.
Nous avons passé un message clair aux étudiantes, en leur expliquant qu’on avait besoin d’elles pour nous donner un coup de main. Ce qu’on cherche chez les étudiantes, ce sont des idées, c’est qu’elles participent aussi au processus créatifs de l’entreprise, d’apporter leur pierre à l’édifice. Nous avons envie aussi de leur transmettre des connaissances tout au long de l’aventure en intégrant notre philosophie et nos valeurs. Ce n’est pas seulement prendre des stagiaires gratuitement mais c’est aussi un partage dans les deux sens.
Propos recueillis lors de la journée des métiers de la gestion et du management de l’IAE Nantes.
En savoir un peu plus sur SUMWHERE, retrouvez-les lors de l’émission de radio SUN Business, qui donne la parole aux entrepreneurs de la région.
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